Au cœur de la guerre, l’espoir grandit dans les profondeurs.
Dans la ville d’Izium, située dans l’est de l’Ukraine, les combats ont laissé des quartiers entiers en ruines. Pourtant, c’est dans les entrailles de la terre que s’est organisée l’une des initiatives les plus bouleversantes de ce conflit : une école maternelle installée dans un abri antibombes.
Une salle de classe sous les décombres
Lorsque les bombardements ont réduit les établissements scolaires à néant, les enseignants et les familles ont décidé que l’éducation ne pouvait pas attendre la paix. Ils ont donc transformé un sous-sol fortifié en école improvisée pour jeunes enfants.
Avec quelques tapis, des lampes LED et des tableaux peints à la main, le lieu s’est peu à peu métamorphosé. On y enseigne les couleurs, les lettres, les chiffres… mais aussi l’écoute, le calme, l’espoir. Car dans ce contexte, apprendre à apprivoiser la peur devient une priorité éducative.
Bien plus que des cours : un soutien émotionnel
Encadrée par des bénévoles — enseignants, psychologues, éducateurs — l’école souterraine d’Izium offre un espace de sécurité et de résilience. Chaque activité est pensée pour soigner les blessures invisibles : on y dessine des oiseaux pour rêver de liberté, on lit des histoires où la lumière triomphe toujours.
Les enfants, dont beaucoup ont grandi sous les sirènes d’alerte, trouvent ici un souffle d’enfance, parfois le tout premier.
Une organisation de survie
Faire fonctionner une école dans un abri souterrain est un défi logistique immense. L’approvisionnement en eau, nourriture, électricité et matériel pédagogique dépend de la solidarité locale et de quelques ONG. Malgré les coupures fréquentes, les cours continuent à la lumière des lampes torches, avec une persévérance désarmante.
L’enfance, acte de résistance
Cette école maternelle enfouie sous Izium est devenue un symbole de résistance silencieuse. Un geste de survie, certes, mais surtout un engagement farouche : préserver l’humanité à travers ses enfants, même sous les bombes.
Tandis que le monde d’en haut s’effondre, celui d’en bas tente de reconstruire, page après page, l’idée même d’un avenir.
Ce que les enfants nous apprennent
À Izium, les enfants ne sont pas seulement des élèves. Ils sont aussi des maîtres d’espoir. Leur capacité à rire, chanter, apprendre dans un abri obscur nous rappelle une vérité essentielle : l’éducation est un acte de foi, un refus du désespoir.
Protéger les enfants, même dans les sous-sols, c’est déjà reconstruire demain.
